"On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux." Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry
Avec l'aimable autorisation de Monsieur Hervé Tarrieu, photographe
vendredi 14 février 2020
HARPAGON ou CYRANO ?
CYRANO : Ah ! non ! C’est un peu
court, jeune homme ! On pouvait
dire… Oh ! Dieu !… bien des choses
en somme…En variant le ton, par
exemple, tenez
Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un
tel nez, il faudrait sur-le-champ que je
me l’amputasse ! »
Descriptif : « C’est un roc !… c’est un
pic !… c’est un cap ! Que dis-je, c’est
un cap ?… C’est une péninsule ! »
Tendre : « Faites-lui faire un petit
parasol de peur que sa couleur au
soleil ne se fane ! »
Cavalier : « Quoi, l’ami, ce croc est à
la mode ? Pour pendre son chapeau,
c’est vraiment très commode ! »
Dramatique : « C’est la Mer Rouge
quand il saigne ! »
Admiratif : « Pour un parfumeur, quelle
enseigne ! »
Naïf : « Ce monument, quand le visite -t-on ? »
Militaire : « Pointez contre cavalerie ! » Cyrano de Bergerac, Edmond ROSTAND
OU
HARPAGON. (Il crie au voleur dès le
jardin, et vient sans chapeau.)
Au voleur ! Au voleur ! A l’assassin !
Au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je
suis perdu, je suis assassiné ! On m’a
coupé la gorge, on m’a dérobé mon
argent ? Qui peut-ce être ? Qu’est-il
devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ?
Que ferai-je pour le trouver ? Où
courir ? Où ne pas courir ? N’est-il
point là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête ! (Il se prend lui-même le
bras.) Rends-moi mon argent,
coquin !... Ah ! C’est moi. Mon esprit
est troublé, et j’ignore où je suis, qui je
suis, et ce que je fais. Hélas ! Mon
pauvre argent, mon pauvre argent, mon
cher ami, on m’a privé de toi ! L'avare, MOLIERE
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